Charlotte Perriand, Jacqueline Ferrand[1], Olympe de Gouges, Clémence Royer[2], Amalie Emmy Noether[3] ou Élisa Deroche[4]… Les connaissez-vous ? Ce sont des femmes scientifiques célèbres que l’INSA Lyon a décidé de faire connaitre aux plus jeunes et mettre à l’honneur, en rebaptisant des bâtiments du campus.
L’Ecole, déjà bien engagée sur les notions de problématiques de genre, a souhaité rebaptiser les bâtiments de son campus avec des noms de femmes scientifiques aux parcours d’excellence, car ce n’est pas parce qu’on ne les connaît pas, qu’elles n’existent pas ! Cette opération, au-delà de sa symbolique, revendique le droit des femmes à exister dans le paysage scientifique. Engagée depuis 2019, cette opération d’envergure offrira de nouveaux noms à la moitié des bâtiments du campus dans les années à venir.
L’opération porte sur 19 bâtiments d’enseignement et de recherche de l’INSA Lyon. Progressivement, depuis le 8 mars 2020 (journée internationale des droits des femmes), ils portent des noms de femmes célèbres, choisis pour faire découvrir ou redécouvrir des parcours exceptionnels. Le bâtiment Coulomb a ainsi été le premier bâtiment à être renommé, en hommage à Charlotte Perriand, illustre architecte et designer française.
Sur le terrain, l’objectif de parité sera bientôt atteint, mais les efforts de l’institut ne s’arrêtent pas là !
Une chaire institutionnelle Egalité Femmes-Hommes
Cette thématique centrale a conduit l’Institut Gaston Berger, soutenu par la Fondation INSA, à créer une Chaire institutionnelle Egalité Femmes-Hommes. Objectifs : faire évoluer les réflexions et les actions de l’INSA Lyon grâce à un socle scientifique fondé sur les études de genre.
Un Schéma Directeur Egalité Femmes-Hommes
Dans l’esprit de la Charte pour l’Égalité des Femmes et des Hommes dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche, un Schéma Directeur Egalité Femmes-Hommes avec un plan d’actions associé sera élaboré et présenté prochainement au Conseil d’Administration.
Dans un contexte général très contrasté
Des « bastions virilistes », un « creuset du sexisme ». Voilà comment le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE) qualifiait il y a un an les grandes écoles….
L’INSA de Lyon s’approche de la mixité avec 41% de femmes en premier cycle, même si une très grande disparité en matière de féminisation existe suivant Les départements.
Les femmes représentent 50 % du personnel... mais elles restent minoritaires dans les instances dirigeantes. Cependant, Laure Corriga est la première femme à la tête d’Insavalor, en poste depuis 2019.
Enfin, les associations étudiantes mènent des actions en faveur de l'égalité femmes-hommes mais l’école demande encore peu d'engagement de leur part.
« Les femmes ont la même place que les hommes. Nous pouvons être leaders et j’espère bien manager des équipes plus tard. (…) »
Aurore Sacré (LY GI 2019), poloïste haut-niveau , membre de l’équipe de France olympique et Supply Chain Planner chez Thales
L’INSA a une réelle démarche au point de vue de la mixité.
Changer les noms des bâtiments qui étaient auparavant masculins par celui de femmes au destin fabuleux prouve la vision d’équilibre et de parité qui règne sur le campus.
Nul doute qu’il faudrait beaucoup plus de mouvements de ce type en France
[5].
Gilles Assollant,
VPt Communication Alumni INSA Lyon
[1] Jacqueline Ferrand : est une mathématicienne française dont les domaines de prédilection ont été l'analyse et la géométrie.[2] Clémence Augustine Royer : est une philosophe et scientifique française.[3] Amalie Emmy Noether : est une mathématicienne allemande spécialiste d'algèbre abstraite et de physique théorique.[4] Élisa Deroche : est une aviatrice française.[5] Pour aller plus loin, nous vous recommandons la lecture de la thèse de doctorat de Marion Erouart, « Analyses psychosociales des processus d’orientation genrés vers et pendant la formation d’ingénieur·e·s ». https://institut-gaston-berger.insa-lyon.fr/sites/institut-gaston-berger.insa-lyon.fr/files/doctorat_marionpdf.pdf