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Edito - Février 2025
Que se passe-t-il donc ? Une panne électrique, une panne mécanique, une panne informatique ???
Mais non bien-sûr ! Mon propos concerne le fameux « ascenseur social », un des piliers du développement du modèle INSA, fierté de diplômés de toutes générations, qui nourrissent cette formule d’exemples concrets : mes parents étaient agriculteurs, je viens d’un milieu ouvrier, mon père était épicier…
Et nous sommes toutes et tous particulièrement fier(e)s de ce modèle… aujourd’hui il en difficulté.
Retour aux définitions : la mobilité sociale en général définit l’évolution du statut social des individus au cours du temps, et notamment les différences entre le statut social des parents et celui de leurs enfants. On parle alors d’ascenseur social, ou de déclassement.
L’ascenseur qui nous occupe correspond au modèle d’évolution constaté pour les individus qui suivent des études supérieures. Dans le domaine des études scientifiques, l’INSA Lyon s’est voulue pionnière en la matière, rompant dès sa création le modèle « conservateur » des classes préparatoires, alors même que son diplôme n’avait encore qu’une faible notoriété.
Même si les débats existent depuis de nombreuses années sur la réalité de l’ascenseur social, celui de notre école semblerait particulièrement en difficulté. Pourquoi ?
La réussite de notre école semble être aujourd’hui au cœur du sujet : INSA Lyon 1ière école post-bac choisie sur Parcoursup, un ratio du nombre de candidatures par rapport aux places offertes en constante hausse, des étudiants intégrés en 1ière année toujours plus brillants…
Nos premiers diplômés, qui se sont battus pour faire reconnaître leur diplôme, en auraient rêvé ! Ils applaudiraient cette réussite.
Mais la rançon de ce succès est bien là : ces élèves brillants intégrés à l’INSA viennent souvent de lycées renommés, et sont issus très majoritairement de milieux socio-professionnels favorisés.
Et nous arrivons bien à ce paradoxe : l’excellence de notre école vient percuter de plein fouet son modèle d’ascenseur social !
Alors bien-sûr, notre école, et plus généralement Groupe INSA se préoccupe de cette question depuis plusieurs années : les actions menées par l’Institut Gaston Berger, l’implication dans les Cordées de la Réussite, le récent projet Horizon INSA.... Bravo pour cette énergie déployée !
Mais certains le constatent, le manque d’information reste un facteur majeur d’inégalités. Par exemple, les jeunes issus de zones défavorisés, ou plus simplement ceux issus de milieux ruraux, ne connaissent pas l’éventail des possibilités des études supérieures, et ils n’identifient pas correctement les voies pour poursuivre leurs études après le lycée.
Il est donc probable que, malgré ses efforts louables, l’enseignement supérieur ne puisse pas faire redémarrer seul l’ascenseur social.
Tout simplement parce que l’information doit se faire de manière répétée dans le temps et partout sur le terrain : auprès des élèves de collèges et lycées évidemment, auprès de leurs familles, mais aussi de leurs enseignants. Un travail de fourmis parce que nécessitant d’avoir des bras multiples et répartis partout sur les territoires, en France et à l’étranger.
Ceci pose donc à mon sens une question de responsabilité de notre communauté d’Alumni, qui a la chance d’avoir beaucoup de bras (plus de 50 000 diplômés) dotés d’expériences variées, et d’être dispersée en termes générationnels et au niveau géographique.
Ce pourrait donc être une mission de notre Association, à articuler avec les actions de l’école bien-sûr, en ne sous-estimant pas l’effet rassembleur que pourrait constituer cette « cause » pour notre réseau, en général facile à mobiliser quand il s’agit de se tourner vers les plus jeunes.
Un vrai sujet de positionnement stratégique pour notre Association !

5 Commentaires
Jacques/GMC 83
Notre groupe régional Poitou Charente intervient chaque année pour promouvoir le groupe INSA auprès des lycées régionaux. Bien d'accord avec toi, l'info passe mal.
Amicalement
A Geismar Lyon GP72
D'accord avec toi sur le manque d'information comme facteur discriminant. Mais il me semble que le manque de modèles à qui s'identifier est un facteur encore plus déterminant. En caricaturant, les enfants de boulangers deviennent boulangers et les enfants d'ingénieurs deviennent ingénieurs. En plus d'informer, il faudrait donner la possibilité aux jeunes de s'identifier à des "modèles". Il faudrait également adapter les processus de sélection qui, malgré les choix de l'INSA, ne permettent pas d'aller chercher les jeunes de milieux sociaux variés.
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