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Florian Bouville : « l'INSA a changé mes perspectives d'avenir »

20 octobre 2020 Talents
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Maître de conférences à l’Imperial College London, Florian Bouville n’imaginait pas qu’une telle carrière s’offrirait à lui lorsqu’il n’était encore qu’un jeune étudiant en IUT. En intégrant l’INSA, sa vision va se transformer, et lui permettre de se réaliser dans un parcours auquel il n’avait pas pensé. Portrait. 

 

Depuis deux ans, Florian Bouville enseigne dans un établissement prestigieux du Royaume-Uni, l’Imperial College London. Récemment, il a décroché une subvention du conseil européen de la recherche, European Research Council Starting Grants, une bourse des plus difficiles à obtenir dans un univers concurrentiel exacerbé. Aujourd’hui, il peut préparer la constitution d’une équipe de recherche pour mener des travaux sur 5 ans, sur la thématique qui lui tient à cœur : fabriquer des matériaux en céramique moins fragiles.
« L’idée est d’inventer de nouveaux procédés pour rendre les céramiques tellement peu fragiles qu’elles deviendraient déformables et augmenter leurs possibilités d’applications. Les matériaux en céramique sont très résistants à la corrosion et durables, mais ils ont une fragilité qui ne permet pas de les employer autant qu’ils pourraient l’être. Le projet est de parvenir à programmer la structure des matériaux en éléments capables de s’imbriquer parfaitement et ainsi leur permettre de résister à la fissuration », explique l’enseignant-chercheur.
Pièces de moteur, implants biomédicaux, boîtier de téléphone ou enveloppe d’ordinateur sont autant de possibilités ouvertes à un tel procédé s’il parvenait à porter ses fruits.

 

Ce choix de la céramique, Florian Bouville l’a fait à l’INSA Lyon, lorsqu’il était élève-ingénieur au département sciences et génie des matériaux (SGM). Il découvre alors ce matériau et en perçoit tout le potentiel aux côtés de Jérôme Chevalier, alors directeur du laboratoire MatéIS1 et Sylvain Meille, professeur et responsable de l'équipe Céramiques et Composites à MatéIS.
« Je travaillais sur un projet avec une entreprise sur les substituts osseux et j’ai eu le déclic. Mais je n’avais pas du tout envie de faire une thèse à l’époque ! Démarrer l’INSA était déjà quelque chose de très satisfaisant pour moi qui venait d’un IUT Mesures Physiques. Je visais le master pour trouver ensuite un poste d’ingénieur dans l’industrie », raconte Florian. 
Au contact de Jérôme Chevalier et Sylvain Meille, le jeune homme envisage petit à petit l’idée d’entamer une thèse, mais toujours dans l’optique de travailler avec le monde de l’entreprise. « J’ai trouvé une offre chez Saint-Gobain, à Cavaillon, pour démarrer une thèse en partenariat avec l’INSA, cette fois avec Eric Maire du laboratoire MatéIS. Et c’est là que mes perspectives ont vraiment changé : je me suis rendu compte que je préférais la partie recherche à celle du développement dans mes travaux de thèse. Cette expérience est très importante parce qu’elle m’a apporté la culture de la recherche en entreprise et l’aptitude à travailler avec des industriels. Les délais sont différents, tout comme les équipes et les moyens associés. Mais j’ai pris goût à la recherche pure, et la suite de mon parcours allait prendre un autre tournant : il me fallait faire les bons choix pour m’ouvrir un maximum de portes dans ce monde-là », souligne Florian, qui raconte avec modestie la suite de son parcours extraordinaire.
Doctorat en poche, il poursuit son parcours à l’ETH, l’école polytechnique fédérale de Zürich, pour un post-doc des plus formateurs. Là, il rentre en contact avec l’équipe du Centre for Advanced Structural Ceramic à l’Imperial College, à Londres. Il ne sait pas encore que c’est grâce à ce lien que quelques années plus tard, il saisira l’opportunité de postuler à l’Imperial College London, pour un poste d'enseignant-chercheur nouvellement ouvert. « Ironie du sort, ma compagne a elle aussi saisi une opportunité à Londres, elle qui travaille dans la recherche privée. Nous sommes donc londoniens depuis deux ans », précise Florian, très heureux de sa situation.

 

Dans son nouvel environnement, Florian a pris ses marques rapidement. « L’imperial College et l’INSA ont quelques similitudes, comme le point commun de placer le bien-être de l’étudiant et son développement au centre de sa formation, au-delà de l’excellence technique qui est un prérequis de base », partage l’enseignant-chercheur.
« Si j’ai un message à faire passer aux insaliens, c’est de profiter des années où ils sont sur le campus, qui pour moi ont été parmi les meilleures de ma vie. C’est un cadre où on apprend énormément, où on développe sa personnalitét. C'est une étape fondatrice dans le parcours d’une vie », ajoute le brillant professeur.
« La diversité présente sur le campus, l’éthique, l’ouverture d’esprit et l’humanisme qui ont régné autour de moi pendant mes années d’études ont changé mes perspectives de carrière », conclut-il.

Matériaux : ingéniérie et science (INSA Lyon / CNRS / Université Lyon 1)




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