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Sylvain Cachard (LY IF 2022) : le Trail pour passion
Etudier à l’INSA et être Sportif de Haut-Niveau en course à pied…
Elevé au rythme des sports de plein air, J’ai pris goût à ce sport synonyme de liberté, de légèreté et de défis en suivant, dès l’âge de 10 ans, mes parents dans leur pratique nouvelle de la course à pied. Bien qu’attiré dès le début par les chemins pentus et escarpés de montagne, je me suis d’abord concentré sur les disciplines du cross-country et du demi-fond. Dès la fin du collège, j’étais déterminé à préparer du mieux possible mes performances en course en montagne et en trail. Je décidais donc dans un premier temps, sous les conseils avisés de mon entraîneur, de développer mes qualités de vitesse à plat. C’est alors, avec seulement quelques années de pratique et un titre de champion régional de cross de ma catégorie, que je quittais le domicile familial. J’intégrais à l’âge de 14 ans l’internat du lycée de Saint-Chély d’Apcher et le Centre d’Entraînement Régional d’Athlétisme de Haut-Niveau sous la houlette de Gérard Brouillet.
Ces trois années lycéennes, passées entre la piste d’athlétisme et les bancs du lycée, m’auront permis de me rendre compte à quel point cet équilibre entre le sport et les études était important pour moi. Lors de ma dernière année, je suis convoqué pour la première fois en équipe de France de course en montagne junior et j’obtiens mon bac scientifique spécialité mathématique mention très bien avec 19,8 de moyenne générale. Pour moi, ça ne fait alors aucun doute, il faut à tout prix que j’arrive à garder cet équilibre pour mes études supérieures.
Intégrant alors les listes ministérielles de Haut-Niveau de la Fédération Française d’Athlétisme, je désirais parallèlement poursuivre mes études dans un cursus scientifique. Mon père ayant fait l’INSA de Lyon (promo 92), je connaissais cette école avant même le lycée. C’est donc tout naturellement que je me suis tourné vers l’INSA de Lyon et sa section « Sport de Haut-Niveau ». Évoluant tout d’abord dans une classe composée uniquement de sportifs de haut-niveau, je tisse des liens d’amitié très fort avec mes camarades et le partage de nos aventures est une grande richesse. Au cours de ce cursus aménagé que je poursuis toujours à l’heure actuelle, je m’épanouis pleinement dans ma vie sportive et étudiante.
En parallèle du FIMI (anciennement Premier Cycle), je prends le temps de bien faire les choses à l’entraînement, sans sauter d’étapes. Je deviens champion de France junior en 1ère année de FIMI, puis champion de France espoir (moins de 23 ans) en 3ème et dernière année de FIMI, auquel succèdera le titre de champion de France élite (toutes catégories confondues). Un petit peu lassé des matières scientifiques générales, je décide de me spécialiser en informatique et intègre donc, l’an dernier, le département IF.
Ce qui est bien avec une grande école comme l’INSA, c’est qu’elle laisse beaucoup de libertés aux SHN. Quelque soit le projet sportif, si les performances et l’implication de l’étudiant le justifient, toutes les solutions d’aménagement scolaire sont envisageables. En ce qui me concerne, j’ai de plus en plus besoin de quitter Lyon pour pouvoir m’entraîner en montagne, notamment du côté de Grenoble. Je bénéficie donc d’un cursus aménagé nécessitant ma présence physique sur le campus uniquement du lundi au mercredi soir ou jeudi midi. La pratique à haut-niveau de la course en montagne et du trail est parfois source de tellement de souffrance et de douleurs que se sentir soutenu par le monde universitaire est un réel avantage !
Les difficultés d’un double-projet :
Le choix d’un double projet sportif et universitaire nécessite un train de vie rigoureux, en étant constamment à la recherche de méthodes pour optimiser son temps de travail ou d’entraînement. Mal abordé ou mal géré, ce mode de vie peut vite être la cause d’une surcharge mentale qui ne sera profitable dans aucun des deux domaines. J’en ai souvent fait les frais au début de mon cursus universitaire, voulant par exemple absolument continuer de m’entraîner dur en période de partiel. Mais j’ai vite compris qu’il fallait réserver ces périodes au travail universitaire et en profiter pour se régénérer physiquement.
De plus, le cursus aménagé de l’INSA peut être long (7 à 8 ans), et il est donc difficile de prévoir comment évoluera notre propre niveau sportif au cours des études. Ce manque de vision à long terme peut parfois nécessiter de revoir l'aménagement universitaire. Pour prendre un exemple, j’ai l’opportunité de devenir professionnel pour les deux années à venir, ce que j'accepte sans hésitation! C’est quelque chose que je n’osais même pas imaginer dans mes rêves les plus fous quand je suis rentré à l’INSA ! Je me retrouve donc dans une situation où je dois choisir entre conserver mon aménagement actuel, tout en sachant que le manque de temps à consacré au sport pourra être un frein pour rivaliser avec les meilleurs mondiaux, ou sur-aménager mon cursus pour pouvoir libérer plus de temps, tout en sachant que cela impactera la date de l’obtention de mon diplôme…. je pense dans un premier temps garder mon aménagement actuel et voir comment se passe la première partie de la saison…
Mes projets en tant que sportifs / ingénieur :
Après l’obtention de mon diplôme, ce que je souhaite par-dessus tout c’est concrétiser mes rêves de gosse. Un sportif de haut-niveau, c’est avant tout un grand rêveur assez fou pour croire que ses rêves peuvent devenir réalité. Bien souvent, ce n’est pas le cas. Mais quand l’occasion se présente, il ne faut pas la louper. Je me suis tout simplement fait une liste de courses que je rêve de remporter. Il y en a une trentaine, allant de 5 à 170km, donc je pense qu’il me faudra bien toute une vie pour espérer les cochées toutes! Pour accomplir cela, je sais qu’il faut que j’accorde tout mon temps à la course en montagne et au trail, et donc être professionnel. Dans ce milieu, décrocher un contrat professionnel permettant de vivre est très rare. On est peut-être dix en France à avoir cette chance, et la plupart ont en parallèle une activité annexe, en coaching ou autre. Donc si j’ai encore l’opportunité en sortant de l’INSA, je n’hésiterai pas une seule seconde. Une fois ma carrière sportive professionnelle achevée, j’aimerais bien exploiter les connaissances informatiques acquises durant mes études à l’INSA pour aider mon sport, je pense notamment à la conception d’un logiciel aidant au suivi des entraînements par exemple.
Palmarès de Sylvain
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Crédits photos :
Trail : ©Justin GALANT / Portrait : Team Buff Hoka- Les Saisies 2018 - ©Ger Gan396
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