News

Pierre-Yves ROYER (LY GCU 74)

08 avril 2020 Talents
Vue 549 fois

Je côtoie l’INSA et l’association depuis plus d’un demi-siècle. Ces relations, riches de sens, font l'objet des quelques lignes qui suivent.

 

Parcours…

Jusqu’à il y a deux ou trois ans, je participais aux journées d’orientation des deuxièmes années qui souhaitaient choisir un département en toute connaissance de cause, car cela allait impliquer, pensaient-ils, le reste de leur carrière. Je leur disais « Mettez les noms des différents départements dans un chapeau, tirez-en un au hasard et demandez à entrer dans ce département… de toutes façons, le métier que vous exercerez demain n’existe pas encore aujourd’hui. ».
Pour illustrer cela, je donnais en exemple mon propre parcours : après avoir fait GCU, j’ai enseigné pendant deux ans le Génie Civil à Tunis, puis, une fois rentré en France, sous la houlette d’un ingénieur INSA, j’ai participé à la mise en place de la gestion technique et administrative du Centre d’Èchange de Lyon Perrache. Dans le cadre de cette mission, j’étais salarié d’un Bureau d’Etudes spécialisé en thermique que j’ai ensuite définitivement intégré. J’ai donc fait du chauffage urbain et de la géothermie. Durant cette même période, en cours du soir sur deux ans, j’ai acquis un diplôme d’études Supérieures de Gestion d’Entreprises à l’IAE, ce dernier m’a beaucoup plus servi que celui de GCU.

En ce début des années 80, la micro-informatique faisait son entrée dans le monde de l’entreprise qui ne voulait entendre parler que de logiciel de gestion. "Volontaire désigné d’office » pour apprendre la programmation et écrire un logiciel d’économies d’énergie, Je reçus à cette occasion le titre pompeux de « responsable informatique ». Ce fût néanmoins le début d’une passion…

Suite à la fermeture de ce bureau d’étude, différentes SSII m'accueillirent, intéressées par ma toute nouvelle  compétence. C’est ainsi que j’ai travaillé dans le domaine de la gestion de copropriété, le pesage industriel  et l’intelligence artificielle.

Ensuite, avec des amis, nous avons créé différentes sociétés, qui ont eu des bonheurs financiers inégaux. Enfin, j’ai monté ma propre structure, embauché quelques programmeurs/programmeuses, avant de m’apercevoir au bout de quelques années que, si je maîtrisais la technique, la gestion des ressources humaines n'était pas évidente pour moi. J’ai donc décidé de continuer tout seul en tant qu’ingénieur-conseil indépendant et c'est ainsi que j'ai terminé ma vie professionnelle.
Mes principaux clients se situaient dans la transformation du verre et le domaine médical. Ce fût un vrai plaisir sur le plan technique … j’ai pu côtoyer des compétences très différentes telles que biologistes, mathématiciens, électroniciens, mécaniciens, électriciens, spécialiste de la mécanique des fluides, du traitement d’image … mais aussi et surtout sur le plan humain puisque j’ai eu à travailler sur place ou à distance avec des coréens, des taïwanais, des malaisiens, des thaïlandais, des hong-kongais, des singapouriens, des indiens, des finnois, des polonais, des espagnols.

Parallèlement, au cours de ces dernières années, j’ai monté une petite SARL de colocation, dont je suis toujours gérant.

Enfin, après avoir pris ma retraite, mon fils et moi avons créé une société de prises de vue aériennes par drone, spécialisée en thermographie et photogrammétrie.

En conclusion, si j’avais tiré au sort le nom de mon département, je pense que j’aurais pu faire pratiquement le même parcours.

 

Mes années INSA

Comment ne pas se souvenir des années INSA ? Les miennes ont commencé juste un an après mai 68. Le premier souvenir : quand je suis arrivé pour la première rentrée, tous les murs étaient tagués, avec les slogans de l’époque genre « Sélection, piège à cons !». Personne n’ayant été viré en fin de première année en juin 68, le ménage allait être fait un an plus tard pour les premières et deuxièmes années.

La libération sexuelle avait de la peine à se mettre en place : le bâtiment G toujours réservé exclusivement aux filles était d'accès interdit aux garçons. Ceci a été modifié au début des années soixante-dix.

Ces années ne furent que du bonheur de fin d’adolescence.

Je pourrais raconter mille anecdotes mais je crois que tous les alumni en ont!

Autre fait, qui va devenir marquant pour moi quarante trois ans plus tard : je participe, sans entraînement particulier aux premières 24 H de l’INSA ... Huit heures sur une selle de vélo ! Pas facile du tout…

C’est aussi durant cette période, en continuité de mes années de lycée, que j’ai pris part à la vie associative : dans l'INSA, à travers le ciné-club et le club astronomie, et hors INSA… Autant dire que mes résultats ont souffert de cette hyper-activité. Mais je ne regrette rien.

 

L’association

A ma sortie de l’INSA, j’ai fait appel à l’association, qui ne portait pas le même nom à l’époque, et c’est par elle que j’ai trouvé mon premier job en rentrant en France. J’ai rapidement payé ma cotisation à vie.

Pendant un temps, j’avais complètement oublié l’association. Je n’avais plus comme seul lien avec elle que le magazine Interface et des mails auxquels je ne prêtais pas attention. Je me consacrais à ma vie professionnelle et quelques autres activités associatives : trésorier d’un club d’investissement, président d’un club de tennis, membres de conseils syndicaux.

En 2016, je reçois un mail d’un ancien me proposant de participer à une équipe cycliste des 24 H de l’INSA... j’accepte. L’ancien qui me propose cela est ancien trésorier de l’association et actuel trésorier du GR Ain-Rhône.  Il me convainc de participer aux 24H des années suivantes, ce que je fais et ferai encore cette année et jusqu’en 2024, année du cinquantenaire de la promotion et pour laquelle j’espère monter une équipe cycliste de diplômés 74. L’avis de recherche est lancé !

Par ailleurs, j'assiste régulièrement aux conférences organisées par le GR et depuis septembre 2019, je participe régulièrement aux réunions de celui-ci.

Qu’est ce qui me motive pour être actif au sein de l’AIL ? Qu’est-ce qui m’a motivé pour œuvrer dans toutes les associations dont j’ai fait partie ? Je serais bien en peine de le dire précisément. Mes parents me disaient « ce qu’on a fait pour toi, rends-le à tes enfants ». Il en va de même dans le domaine associatif : y être actif permet de rendre ce qu’on a reçu.

 

Conclusion

Que retenir de tout cela ? deux choses :

Une vie professionnelle, même et surtout quand on a un bon diplôme, n’est pas forcément linéaire.

La vie professionnelle n’est qu’une petite partie de la vie tout court.

Jean Giono disait : 

« Il bâtissent avec des pierres mais ils ne voient pas que chaque geste pour poser la pierre dans le mortier est suivi d’un ombre de geste qui pose une ombre de pierre dans une ombre de mortier. Et c’est la maison d’ombre qui compte! »

 

Pierre-Yves Royer CGU 74




J'aime

Aucun commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.

Proposer une actualité